Bonjour à tous,

Ce poème, qui se trouve à la fin de la première partie du recueil ( partie "Cauchemars") s'apparente à une simple description d'un phénomène météorologique. Je l'ai écrit, alors que j'étais encore étudiante à Nancy, aux environs du mois de juin. A l'approche de l'été ( un été qui devait être très sec, trop sec), l'atmosphère était particulièrement lourde et semblait annoncer l'orage. Mais il arrive que les orages n'éclatent pas et ne nous libèrent pas de l'oppressante atmosphère qui les précède.

 

L'oppression est aussi un sentiment, celui de l'enfermement et de l'impossibilité de se sortir d'une situation jugée funeste. Au moment où j'ai écrit ce poème, j'étais loin de penser que le dégagement rêvé était possible et réalisable, même de façon imparfaite.

Oppression

"Le jour brûlait d’une trouble lueur,

et les nuages fermaient le ciel

de lourdes et mornes tentures.

 

Les pluies, retenues depuis sept jours,

une chaleur pesant cent orages,

poissaient l’air irrespirable.

 

Pas un souffle, un songe au-dessus des têtes,

les rayons se resserraient en longs voiles brouillés.

Tout semblait figé dans une tension inquiète.

 

Parfois, de sourds grondements roulaient au loin

paraissant agiter l’inertie ouatée du ciel ;

mais les tissus ne se déchiraient pas.

Et les nuages, au fil des jours,

noircissaient, noircissaient et grossissaient, grossissaient,

mais ne crevaient pas,

comme s’ils voulaient retenir le poison d’âcres océans.

 

Et les nuages qui enflaient,

s’approchaient chaque jour de la terre oppressée,

masquant toujours plus les lumières devenues tristes filets.

Tout s'enveloppait dans un séjour de cloître."

 

 

Finalement, l'orage et la pluie sont bien arrivés, mais ce n'était alors que pour laisser place à une autre forme d'oppression, celle de la solitude. ( mais cela concerne la deuxième partie du recueil dont je parlerai plus tard).

Illustration de Bernard Munier

Illustration de Bernard Munier

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