Voici un nouveau poème appartenant à la section "La perte, ô vie sans contours".

 

Encore un poème très sombre.

 

 

La maison morte

 

La vie est partie.

 

Ici les mots sont des tombeaux d'enfants morts.

 

Ici, le soleil ne perce pas le sombre brouillard où s'enfouit l'âme.

 

Il n'est qu'ombre pour le jour comme il est noir pour la nuit.

 

La vie a quitté ce lieu qui n'exhale ni n'inspire aucun désir.

 

Invité, qui que tu sois, c'est la mort qui t'accueille dès que tu pénètres chez moi.

 

Ne vois-tu pas la pâleur sur chaque objet comme sur mon visage,

 

et ces yeux de l'abîme, cette terre privée de lumière et d'espoir,

 

ce monde qui s'effondre sur lui-même en silence et sans appeler ?

 

Que fais-tu ici, étranger au regard vivant et trop humain ?

 

 

Solitude, ô morne solitude, toi seule sais le nom de ma mort.

La maison morte
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